Gaz et pompiers

 

Hey la bactérie,

Je te raconte ce qu'il s'est passé jeudi. Relis bien ta lettre du 12/10 pour comprendre les personnages.

Vers 16h30, je me lève de ma sieste pour me diriger vers les toilettes (la sieste, ça draine!). En ouvrant la porte du couloir, très grosse odeur... de gaz me semble-t-il. En moi-même, je me dis que si je faisais cramer une allumette, je saurais si c'est du gaz ou pas. J'ai préféré évacuer minette du couloir plutôt que de faire l'expérience.

Je sonne alors chez Céline la voisine (tu sais, le sherpa des Aravis). A ses yeux, j'ai compris que je la réveillais. Elle me dit : "Ah oui j'ai senti le gaz il y a 1h mais j'ai préféré me coucher, comme ça, si ça explose, je meurs dans mon sommeil". Finalement, on est descendu ensemble dans le hall d'entrée. Là, on tombe sur Simone (d'Hashimoto) et Rolande. Elles venaient d'appeler les pompiers qui leur ont dit de faire évacuer l'immeuble. Simone leur a répondu : "On n'a pas que ça à faire". On est donc restées dans le hall. Là, Pascal du 1er descend. Il revient de l'hôpital avec encore un tuyau dans le nez pour respirer. Il a dit: "J'ai plus qu'une narine, mais je sens aussi le gaz". Ensuite, Robert, mari de Simone, fait son apparition. Simone dit : "De toute façon, Robert, il n'a plus d'odorat". Robert a alors préféré s’éclipser.

Quand les pompiers sont arrivés, Justine fumait dehors sur son balcon. Ils n'ont pas aimé ça les pompiers. Du coup, Justine nous a rejoint dans le hall (elle vient juste d’emménager et elle adore les chats et les chiens. Si tu as bien lu la lettre précédente, tu peux donc en conclure qu'elle va prochainement développer une maladie chronique).

Les pompiers ont vérifié tous les étages. Au final, c'était Gilles, retraité du 1er récemment hospitalisé, qui voulait changer sa bonbonne avec une fuite. Comme il a récemment perdu 10 kg et qu'il marche avec une canne, il a dû se dire que ce serait plus léger de porter la bonbonne en laissant tout le gaz sortir. Les pompiers lui ont interdit de cuisiner jusqu'à nouvel ordre. C'est pas comme ça qu'il va regrossir.

Avant qu'ils partent, j'ai dit aux pompiers que j'étais quand-même pas rassurée. Le plus jeune a dit: "Si vous voulez, je monte vérifier". Il est gentil, il a compris que je ne suis pas du tout une personne stressée. Nous voilà à remonter les 3 étages à pied. C'est seulement en arrivant tout haut que j'ai pris conscience qu'il transpirait et qu'il avait un sacré harnachement sur le dos. "Plus de 25 kg" m'a-t-il dit. J'ai tout de suite regretté de l'avoir fait remonter. Je me rachèterai : je donnerai 5 euros de plus au calendrier du Nouvel An.

Robert n'a plus d'odorat mais il n'a quand-même pas envie de mourir dans une explosion. Le soir, il a écrit à Stéphanie du syndic (tu sais, celle qui a 10 bras) pour dire qu'à la prochaine AG, on demande l'interdiction du gaz dans l'immeuble. Sage décision.

Tu vois, c'est animé chez nous ! La dernière avant ça, c'était Eric le voisin, enfermé sur son balcon, qui escaladait le toit en calbut pour trouver un échappatoire. Je crois qu'on va donner envie aux jeunes filles de venir s'installer chez nous.

A plus,

Marie

PS: en photo, le paillasson de Gilles... je trouve que ça engage tout de suite à être bien accueilli :-)

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