LYME : Direction la Suisse !

 Jet d'eau du lac Léman à Genève

Comme je l'avais dit dans ma tribune, le privilège du "lymé", c'est de voyager en dehors de France pour se soigner. Alors aujourd'hui, me voilà en Suisse à Genève. Il y a plus désagréable pour un rendez-vous médical... ciel bleu et promenade au calme le long du lac Léman.

Le cabinet médical est à la Fondation Luc Montagnier, qui fait des recherches sur diverses maladies, dont Lyme chronique pour trouver un test de dépistage fiable et comprendre comment fonctionne la bactérie pour mieux cibler les traitements. La recherche mondiale en est encore aux balbutiements mais les Etats-Unis s'y mettent sérieusement depuis 2 ans avec déblocage de fonds important ; enfin !

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Grosse rechute cet été, alors le point médical était important. En juillet, la "doctoresse" (c'est l'expression des Suisses) m'avait fait faire un test génétique du foie, financé grâce à la cagnotte. Le résultat ci-contre lui a fait dire : "Ah ben vous n'êtes pas gâtée".

J'avoue, j'en ris ... Oui, c'est pas très bien mais il faut me comprendre. J'ai passé 4 ans à aligner les résultats d'examens négatifs avec plusieurs dizaines de médecins en France et à entendre sans cesse "C'est dans votre tête", alors maintenant que tout revient positif depuis avril, je ne vais quand-même pas me plaindre !! Et puis les résultats sont jolis à voir avec des couleurs rouges, orange et vertes (bon, ok, le rouge prédomine!).


On n'y comprend pas grand-chose, mais disons que, en plus de Lyme chronique (le gros morceau de l'histoire), d'une bactérie intestinale (le Claustridium) et d'une histaminose (une vraie merdouille à vie ce truc), me voici maintenant avec un foie qui ne sait pas éliminer tout seul les toxines et les métaux lourds - très embêtant quand on prend des traitements antiobio sur le long terme avec un système immunitaire défaillant. Cela doit aussi participer encore un peu plus à la fatigue écrasante de chaque jour. Donc, il va falloir l'aider avec un traitement spécifique (en plus du reste) selon protocole américain - non remboursé, je précise.

 
La cagnotte avait aussi permis de financer un test génétique sur un chromosome mais qui ne montre pas d'intolérance au soufre (important à savoir pour les médicaments à prendre). Ma médecin suisse, toujours avec un peu d'humour, me dit : "Vous voyez, vous n'avez quand-même pas tout. On ne peut pas tout avoir".

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Depuis 5 mois que je suis suivie en Suisse, je découvre une médecine différente pour les cas désespérés comme moi; une médecine plus ouverte sur d'autres approches et d'autres idées; une médecine tout aussi scientifique, mais qui n'existe pas en France car les médecins chez nous sont formés à des idées strictes et protocolaires (je ne peux donc pas leur en vouloir de ne pas m'avoir posé le bon diagnostic) et encore selon les idées de Pasteur "1 symptôme = 1 maladie". Car aujourd'hui, avec Lyme chronique, "1 maladie = des tas de symptômes". L'Allemagne, la Suisse, les Etats-Unis, le Canada ont commencé à s'ouvrir de cette façon et permettent à des malades comme moi d'avoir accès au bon diagnostic, aux bons traitements et avec un espoir de guérison. De plus, la formation médicale suisse, incluant une grosse part de naturopathie, permet de combiner chimique et naturel pour un suivi plus complet.

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